Le bel canto est la clé d’une interprétation lyrique véritable, car il offre aux artistes la possibilité de conjuguer précision technique et liberté expressive.
 
Alors la maîtrise du souffle, le déploiement de l’espace intérieur et la finesse de l’attaque que les chanteurs peuvent faire vibrer chaque note, chaque mot, chaque intention dramatique. Ainsi, la voix devient un instrument vivant, capable de traverser l’orchestre, d’exprimer toutes les dynamiques,
– des plus subtiles aux plus grandioses –, tout en restant détendue et fluide.
 
Cette alliance entre technique et émotion, rigueur et liberté, est la condition indispensable pour que le chant devienne véritablement art.

Surtout, cette liberté technique n’est pas une fin en soi : elle nous permet surtout de répondre pleinement aux exigences de la scène, de la mise en scène et de la direction musicale.

Libérés des contraintes techniques, nous pouvons consacrer toute notre concentration à l’incarnation du rôle, à l’écoute des partenaires et de l’orchestre, et à l’accueil de toutes les informations artistiques qui nous parviennent.

Mais elle nous offre aussi la possibilité de nous exprimer pleinement en tant qu’artistes : de révéler le personnage tel que nous l’avons imaginé, de l’enrichir des apports du metteur en scène et du chef d’orchestre, et de l’incarner dans une interprétation personnelle, toujours vivante et en évolution – sans jamais être freinés par la préoccupation de “tenir” vocalement.